Les reseaux telematiques pour la recherche representent un outil essentiel pour l'acces a l'information scientifique et technique. Ils permettent une meilleur communication entre les chercheurs de tous les pays, que cela soit par echange direct (courrier electronique), par le biais de conferences electroniques non interactives (appelees aussi listes ou groupes d'interet) ou par l'acces a des bases de donnees.
Les pays industrialises ont connu une croissance soutenue en nombre d'utilisateurs connectes depuis leur origine dans les annees 70. Les differents reseaux de la recherche sont maintenant interconnectes par des passerelles, entre eux et avec leurs homologues du monde prive ou commercial. La masse des personnes concernes par ce phenomene clef dans la globalisation des echanges scientifiques est estimee a pres de 14 millions en 1992.
Les pays en voie de developpement ont commence une croissance depuis le milieu des annees 80, croissance qui s'accelere depuis 2 ans. L'Afrique commence son developpement, principalement avec des technologies de type BBS (Bulletin Board System) comme le systeme Fidonet. En Amerique Latine, certains pays sont deja relativement avances (Mexique, Costa Rica, Chili, Argentine) et pratiquement tous les pays connaissent des premieres experiences. La solution technique qui predomine est celle liee au systeme UNIX: UUCP.
Toutes les experiences conduites concordent sur l'appreciation de la priorite de cette technologie pour desenclaver les pays en voie de developpement, accelerer l'integration regionale dans le Sud, faciliter les echanges d'information et potentialiser les accords de cooperation a tous les niveaux. La population de chercheurs nationaux residant a l'etranger trouve, avec les reseaux, l'opportunite de concretiser sa solidarite avec les nations d'origine, voire meme, des raisons de retour.
Haiti a jusqu'a present echappe a ce mouvement globalisant. L'isolement a l'information scientifique et technique y est pourtant un facteur aggrave en raison de la succession d'episodes politiques instables. Pourtant ce pays ne devrait pas rester a l'ecart de ce progres. Les nombreuses ONGs liees au developpement trouveraient, autant que le milieu scientifique, un moyen de rendre plus efficaces leurs actions gr�ce a un outil de communication qui pourrait egalement contribuer a aider les progres de la democratie dans ce pays, en l'integrant mieux dans le contexte sous-regional, regional et international.
L'Union Latine, en association avec l'Unesco, et avec l'aide financiere de la CEE, a conduit une etude globale pour l'instauration d'un reseau latino americain et caraibien (projet REDALC). Haiti a fait partie des 8 pays choisis pour cette etude qui s'est deroulee entre 1990 et 1992.
Une mission a ete effectuee par un consultant entre le 15 et le 25 juin 1991 (voir annexe 1). Au cours de cette mission la situation de la recherche et des telecommunications a ete etudiee. Un concours de circonstance a permis d'organiser une operation de promotion qui a leve un espoir dans la population universitaire et permis d'identifier des partenaires pour consolider un projet de reseau telematique. En effet, la mission de Monsieur Jean Marie Burgaud, pour le projet REDALC, a coincide avec la presence d'un documentaliste specialiste des reseaux pour la recherche, Monsieur Michel Perdreau. Au cours de cette mission un partenaire local susceptible de prendre en charge les aspects techniques a ete identifie (Monsieur Jean Baptiste Schiller).
En juillet 1991, s'est tenu un atelier international a Santo Domingo, dans le cadre du projet REDALC. Il avait ete prevu de recevoir des chercheurs haitiens; malheureusement les contraintes budgetaires l'ont empeche. Cependant, ces reunions ont vu emerger une resolution de lancement de reseau pour la recherche, de maniere coordonnee entre Haiti et la Republique Dominicaine. L'idee d'un reseau couple entre les deux etats partageant l'�le d'Hispaniola a ete consideree comme une contribution souhaitee par les autorites et les milieux intellectuels pour faciliter le rapprochement d'idee entre les deux pays.
Finalement, le reseau dominicain (REDID) a vu le jour en mai 1992 sans qu'il ai ete possible, a cause de la situation politique confuse, d'associer Haiti au projet. Il est a noter toutefois que le Service Culturel de l'Ambassade d'Haiti en Republique Dominicaine a suivi de pres tous les pas de la creation du reseau (Monsieur Patrick Tardieu). La note d'annonce du reseau dominicain, envoyee sur de nombreuses conferences electroniques, concluait sur la necessite de penser une approche originale pour affronter la situation particuliere d'Haiti.
En juillet 1992, un seminaire de formation pour les utilisateurs du reseau dominicain a ete organise par l'Unesco, en collaboration avec l'Union Latine. Au cours de ce seminaire, le theme du reseau haitien a ete aborde une fois de plus et les experts reunis ont convenu d'une strategie particuliere qui est exposee dans ce document.
D'autre part, l'Union Latine a conduit des etudes dans les Antilles Fran�aises en vue d'analyser le r�le possible de la Martinique et la Guadeloupe dans les echanges scientifiques et techniques suscites par les reseaux. Cette etude se conclut par l'interet, pour les reseaux de la recherche de la region, de tirer parti d'une structure de formation multi-media sur le point d'etre installee a la SEMAIR (le partenaire dans l'etude). Cette structure (visiocentre) est installee par la branche Citcom de France-Telecom et aussi bien la SEMAIR que CITCOM sont interesses par le projet Haitien et disposes a se mobiliser pour apporter une contribution directe ou indirecte.
Tous les ingredients sont donc presents pour conduire avec succes une operation au benefice du secteur scientifique haitien.
L'idee est de former a l'etranger des chercheurs haitiens et de les mettre en condition pour qu'ils puissent monter et animer le reseau eux-memes, a leur retour.
Il est prevu de conduire le projet en plusieurs phases.
Participants: les coordinateurs et un groupe d'experts
telematiques.
Objectif1: Determiner la structure du reseau a construire.
Objectif2: Mettre un plan precis en place pour les etapes
suivantes.
Il est prevu de selectionner une quinzaine de chercheurs comportant un eventail equilibre des disciplines scientifiques et des institutions de la recherche. En plus de leur capacite de professionnel, ces personnes seront choisies pour leur caracteristiques d'animateur et/ou pedagogue.
Un sous-ensemble d'environ 5 personnes choisi dans des disciplines plus techniques sera selectionne pour etre forme aux techniques des reseaux telematiques.
La selection se fera sur proposition de l'Ambassade de Haiti en Republique Dominicaine. La decision finale restant aux coordinateurs du projet.
Les etudiants groupe 1: pour 5 jours les etudiants groupe 2: pour 3 semaines note: pourquoi ne pas utiliser l'ecole de Merida?
Elle sera offerte aux groupes 1 et 2.
Note: il est probable que les chercheurs martiniquais
participeront a cette session.
Temps plein 5 jours:
Programme: celui de l'atelier de Saint Domingue ameliore.
Note: a l'issue de cette etape le groupe 1 retourne en Haiti.
PHASE 4: FORMATION A LA TECHNIQUE ReSEAU (GROUPE 2)
a definir.
A definir
UNESCO/CRESALC:
UNION LATINE/REDALC:
SEMAIR/CITCOM:
AIR FRANCE:
AMBASSADE HAITI EN RD:
= assument leur deplacement et frais de sejour * = consultants sous honoraires
Liste principale:
Liste complementaire: francophones Dominique Dumas, EARN France
Liste complementaire: non francophones
La liste finale devrait comprendre entre 9 et 15 personnes selon le budget obtenu.
Il est prevu d'utiliser l'education a distance avec des enseignants en France. (Coop fran�aise)
A definir mieux.
Transport: Reseau de type UUCP.
Transmission: plusieurs options a cerner
-sortie vers un concentrateur par appel telephoniques modem
rapide
-reseau radio paquet.
Il faut prevoir un budget de fonctionnement pour le reseau, en
particulier
27 Juin 1991- Jean Marie BURGAUD
Sommaire:
La mission d'etude (15-25 Juin) permet non seulement de conclure a la faisabilite de l'integration d'Haiti au projet REDALC , mais a la possibilite de mise en place a court terme d'une operation prototype qui pourrait etre definie techniquement lors de l'Atelier REDALC a St Domingue, plusieurs personnes ayant manifeste leur interet pour le projet mais aussi pour participer a cet Atelier.
Elle accueille environ 6700 etudiants dans 11 etablissements dont la description figure dans l'Annexe 1. Elle abrite sans doute environ 50 chercheurs, regroupes dans les facultes suivantes:
L'Universite Quisqueya (UNIQ, Port au Prince) a ete fondee en 1988 a l'initiative de professeurs de l'Universite d'Etat et de Laennec Hurbon (chercheur au CNRS), dans un contexte de crise de l'Universite d'Etat. Elle ne forme encore que 60 etudiants. Laennec Hurbon y anime un groupe de recherche sur l'Etat et un autre groupe sur les sciences religieuses (environ 20 personnes au total). Paul St Hilaire y anime un plus petit groupe de recherche sur les techniques alimentaires et la nutrition et Antoine Ambroise un autre petit groupe sur la reforme de l'administration publique.
L'UNIQ entend etendre ses activites d'enseignenment et de recherche avec la mise en place en 1992 d'un master Environnement et developpement.. Elle annonce qu'elle disposera a la rentree 1991 de 8 professeurs a temps plein et a la rentree 1992 de 8 de plus. L'UNIQ a des liens avec l'UNAM (Mexique) avec laquelle elle projette d'echanger des etudiants et des professeurs.
Les etudiants paient des frais de scolarite eleves pour Haiti mais tres inferieurs a ceux d'une universite nord-americaine (cf details dans Annexe 2). Elle commence a s'equiper en ordinateurs.
Certaines ONG d'aide au developpement constituent dans le cas d'Haiti un cadre de recherche, notamment dans le domaine des Sciences sociales, du developpement rural et de certaines technologies. D'apres la HAVA (Haitian Association of Voluntary Agencies), elles sont presentes dans l'ecrasante majorite des 130 communes. Selon la Banque Mondiale, en 1985, les depenses des ONG atteignaient deja 60% du budget public pour l'agriculture, 50% pour l'education et 45% pour la sante ("Examen des depenses publiques en Haiti", 1987).
Sur 68 ONG membres de la HAVA, une trentaine echange deja des informations techniques ou scientifiques avec l'etranger et pourrait beneficier utilement d'un reseau tel que REDALC. Ces memes ONG disposent presque toutes d'un ordinateur: il faudrait ajouter au moins 5 ONG non membres de la HAVA.
D'autres institutions a identifier sont succeptibles d'etre concernees par REDALC, comme par exemple l'ISPAN (Institut de Sauvegarde du Patrimoine National, 3 chercheurs) ou ICOMOS HAITI (5 chercheurs), l'une et l'autre equipees d'ordinateurs.
Par ailleurs, la communaute des chercheurs haitiens a l'etranger peut etre estimee a pres de 150 personnes travaillant essentiellement dans les Universites des Etats-Unis (New York, Boston, Chaicago, Californie), du Canda (Quebec et Montreal) et de France.
Le reseau est organise autour de 17 centraux a commutation automatique dont un central telegraphique numerique et 7 centraux numeriques.
Les connexions urbaines sont assurees par liaison numerique sur
paires symetriques (Petion-ville- Turgeau- Delmas) et par
faisceaux hertziens (Turgeau- Laboule- La Plaine-
Port-au-Prince- Carrefour). Les connexions interurbaines sont
assurees par liaisons hertziennes analogiques (saturees) et
numeriques en construction.
Les connexions internationales sont assurees par 1) liaison hertzienne numerique a 34 Mbit/s vers la RD plus acces sur le cable sous-marin a fibre optique (TCS - 1 ) qui relie celle-ci a Porto Rico et aux USA (capacite utilisee:3 trains de 2 Mbits/s ) et 2) liaison hertzienne analogique vers une station terrienne analogique de standard A.
Une tentative de commercialisation d'une banque de donnees macro-economique, a l'initiative de M.Pierre Richard Agenor, a echoue au milieu des annees 80, faute essentiellement de clients (le prix de l'abonnement etait de 8000 US $/an).
Depuis plus de deux ans, M. Schiller Jean-Baptiste gere le serveur TELEMAT. TELEMAT a commence avec 250 utilisateurs enregistres, mais le marche a ete casse au cours de l'annee 1990 par les coupures prolongees de courant electrique et ne dispose en fait que d'une vingtaine de clients. Selon son estimation, il existerait a Port-au -Prince plus de 300 ordinateurs equipes de modems. Pour relancer le marche, M. Schiller Jean-Baptiste s'efforce d'attirer des services cles comme les donnees de l'IHSI (Institut Haitien de Statistique et d'Informatique), un catalogue des marques de la distribution ou un catalogue collectif des bibliotheques.
TELEMAT dispose de 16 lignes telephoniques, d'un 386 compatible avec DD de 300 M et d'un software de BBS (Galacticom adapte).
L'experience de TELEMAT demontre qu'en dehors de la zone de Petion-ville, servi par le plus vieux central telephonique d'Haiti, la transmission interurbaine des donnees peut atteindre 1200 bauds sans degradation notable.
Le projet de TELEMAT est dans un premier temps d'assurer le transfert de donnees a l'interieur du pays puis vers l'exterieur.
M. Schiller Jean-Baptiste est egalement associe au projet de ACN (American Caribbean Network) qui vise precisement a assurer la sortie internationale sur TELENET. Des negociations sont deja engagees sur ce point avec CODETEL (Compa��a Dominicana de Telefonos, RD, voir copie de lettre jointe en annexe). Pour l'instant, ACN, dirige par Andy Apaid, proprietaire de Alpha Electronics, se contente de diriger les messages electroniques de cinq societes du secteur de l'assemblage vers les Etats-Unis en passant par TELEMAT et un bureau � Miami.
Par ailleurs, CHADETEL (Consortium Haitien d'Electricite et de Telematique) se propose egalement de developper la telematique internationale. Son vice-president M.Pierre Souriac explique qu'il espere la sortie d'ici un mois d'un decret lui accordant un contrat de concession du CONATEL (Conseil National des Telecommunications) qui l'autoriserait notamment a utiliser le reseau TELECO et a installer un reseau fibres optiques autorisant une vitesse de 4800 bauds. CHADETEL serait pres a installer un commutateur d'ici deux mois. Il negocie deja avec des societes americaines pour les connexions aux Etats-Unis.
Le vif interet manifeste par 1) la petite communaute des chercheurs, 2) le Ministre des Travaux Publics, Transports et Telecommunications et la TELECO sous sa tutelle, 3) le secteur prive concerne (TELEMAT, ACN , CHADETEL) et 4) la CODETEL qui assure depuis la RD la connexion avec TELENET, confirme la faisabilite a court terme d'une operation prototype Haiti-RD.
Cette faisabilite est renforcee par la volonte de representants de ces quatre secteurs de participer a l'Atelier REDALC qui a lieu � St Domingue en Juillet. M. Daniel Elie, correspondant de l'Union Latine depuis un mois en Haiti, qui dispose par ailleurs de toutes les informations utiles sur REDALC, se propose de diffuser aux personnes interessees les dates des sessions et autres details d'organisation de cet Atelier. Il serait meme disponible pour accompagner les participants haitiens a St Domingue.
Les diagnostics ci-dessus, le nombre des personnes sensibilisees au cours de la mission, (qui doit etre sensiblement accru avec la parution dans le quotidien Nouvelliste du 25 Juin d'un article sur REDALC, cf annexe 8), la participation prevue a l'Atelier REDALC de St Domingue (au cours duquel pourrait etre designe un groupe de contrepartie), et la perspective de realisation d'une operation prototype Haiti-RD confirment egalement la faisabilite de l'integration d'Haiti au projet REDALC.
Tel 22 11 34
Michel PERDREAU, Consultant aupres de la Bibliotheque Nationale D'Haiti
(membre conference REDALC)
Jean Jaunasse ELYSEE, Directeur des Communications, Mininstere Des Travaux PUblics,
Transports et Telecommunications
Tel 22 48 74
fax 22 99 21
Ariel AZAEL, IICA (Institut Interamericain de cooperation
Agric0le)
tel 55 36 16
fax 55 40 34
Paul SAINT-HILAIRE, Directeur administratif UNIQ
Tel 55 02 33
Jacques-Edouard ALEXIS, Recteur UNIQ
tel 55 02 33
Laennec HURBON, professeur UNIQ
tel 55 02 33
Frantz VERELLA, Ministre des TPTC
tel 22 32 40
Daniel ELIE, Correspondant Union Latine
Sheila LAPLANCHE, attache de presse au Cabinet du Premier
Ministre
tel 22 42 14
Elisabeth SYLVERA, directrice HAVA
tel 22 42 40
Nicolas DAUPHIN, Directeur du DRDA
Schiller JEAN-BAPTISTE, Directeur TELEMAT
Tel 23 16 03
Fax 46 1018
courier elec.: 23 1800 ;configuration software: 8 data
Bits- 1 stop Bit,
N0 parity; 300 ou 1200 bauds
Pierre SOURIAC, Vice president CHADETEL
Tel 49 05 71
Fax 49 05 73
Andy APAID, Directeur ACN et Alpha Electronics
Ernst MATHURIN, membre Cabinet du Premier Ministre charge des
collectivites locales et des ONG
tel 22 42 14
Gerard PIERRE-CHARLES, Directeur CRESFED
Paul LACOMBE, Directeur de la TELECO prenant ses fonctions debut
juillet 1991
Tel 45 33 00
Fax 45 27 75
Patrick JOSEPH, Assistant Directeur de la Planification de la TELECO
Tel 45 22 00
Fax 45 27 75